SPECTACLES A L UNITE

Réservations également possibles sur le site du MOLOCO
https://www.lemoloco.com/

Pour commencer la saison, cap sur le Nouveau Monde et ses diversités ! Lorsque Dvořák prend le bateau pour New York, il n'existe pas encore de « musique américaine ». Il comprend cependant très vite qu'elle s'appuiera sur « les mélodies noires », et c'est armé de cette certitude qu'il compose sa neuvième symphonie. Le succès est foudroyant, le mouvement est lancé !
C'est ainsi que, quelques années plus tard, Gershwin jette son dévolu sur le jazz et devient le plus grand représentant du jazz symphonique. Le lendemain d'une représentation de sa désormais très célèbre Rhapsody in blue, orchestrée par Grofé, on lui commande son Concerto en fa.
Grofé, arrangeur pour Broadway mais également compositeur, écrit des pièces dans la tradition américaine, inspirées par les paysages nord-américains. Grand Canyon Suite, son oeuvre la plus connue, rend hommage aux spectacles qu'offre à chaque instant le parc naturel le plus emblématique des États-Unis.

PROGRAMME
Ferde Grofé : Grand Canyon Suite,« Sunrise » et « Sunset»
George Gershwin : Concerto pour piano en FaAnton Dvořák : Symphonie n°9 « Du Nouveau Monde », 3e et 4e mouvements
Piano : Marie-Ange Nguci
Direction : Jean-François Verdier
Coproduction : Festival international de musique de Besançon Franche-Comté

On peut toujours compter sur Joël Maillard pour aborder avec ironie et légèreté les sujets les plus graves. Auteur, acteur et metteur en scène, le Suisse cultive un goût pour la facétie et l'inexpertise, et ses spectacles examinent le malaise profond de nos sociétés avec une incongruité réjouissante.
Résilience mon cul reprend les codes du one-manshow pour s'attaquer par la bande à ce concept décidément mis à toutes les sauces, jusqu'à la nausée, destiné semble-t-il à mieux nous faire avaler les catastrophes qui n'en finissent pas de se succéder. Armé seulement de son humour noir, de son air faussement détaché et d'un synthé eighties, dégainant quelques chansonnettes crues et cruelles, Joël Maillard nous entretient de l'absurdité de la condition humaine contemporaine. On l'aura compris, son propre désespoir existentiel est pour lui une grande source d'inspiration. « Le monde me pèse. Et je lui pèse » avoue-t-il. Résilience mon cul apparaît dès lors comme sa tentative désespérément drôle de continuer à être au monde, malgré tout.

Écriture, mise en scène et interprétation : Joël Maillard / Dramaturgie, maïeutique et motivation : Lou Ciszewski, Marie Ripoll / Arrangements et son : Charlie Bernath, Louis Jucker / Lumière : Nidea Henriques/Régisseuse : Laurie Gerber / Costume : Coralie Chauvin / Production, administration, diffusion : Tutu Production, Véronique Marechal, Lise Leclerc, Cécilia Lubrano

En 2014, on découvrait à MA scène nationale Via Katlehong dans Via Sophiatown, pièce dédiée à l'un des quartiers de Johannesburg rasé en 1955, symbole de l'engagement artistique contre l'apartheid et berceau de différents styles de danses et de musiques. On retrouve ses étonnants danseurs cette saison dans Via Injabulo. Forte de la diversité de ses pratiques, notamment la danse pantsula et le gumboot, la compagnie sud-africaine invite régulièrement des artistes de différents pays à collaborer avec elle. En témoigne ce spectacle confié à deux chorégraphes reconnus pour la singularité de leur travail. Amala Dianor, dont la démarche s'appuie sur la rencontre, a créé Emaphakathini, oeuvre intégrant danses traditionnelles et urbaines sur des rythmes planants alliant chant zoulou et house music. Dans førm Inførms, le Portugais Marco da Silva Ferreira fait de la contorsion de l'isipantsula, « marcher ou bouger avec les fesses en saillie », une danse fantomatique aux aspects rebelles. Deux créations portées par la puissance expressive des corps, où l'énergie et le désir de partage célèbrent le métissage.

førm Inførms : Chorégraphie : Marco da Silva Ferreira / Avec : Thembi Ngwenya, Tshepo Nchabeleng, Lizwi Sibumbe, Lungile Mahlangu, Tshepo Mohlabane, Kgadi Motsoane, Thato Qofela et Abel Vilakazi / Musique : Jonathan Uliel Saldanha/Lumières : Cárin Geada / Costumes et stylisme : Dark Dindie styling concept / Régisseur général : Alexander Farmer/Directeurs de projet : Buru Mohlabane et Steven Faleni (Via Katlehong) / Diffusion : Damien Valette/Coordination : Alice Tabernat / Production : Via Katlehong Dance, Damien Valette Prod. Emaphakathini : Chorégraphie : Amala Dianor / Avec : Thembi Ngwenya, Tshepo Nchabeleng, Lizwi Sibumbe,Lungile Mahlangu, Tshepo Mohlabane, Kgadi Motsoane, Thato Qofela et Abel Vilakazi / Musique : Awir Leon/ Lumières : Cárin Geada / Costumes et stylisme : Julia Burnham / Régisseur général : Alexander Farmer/ Directeurs de projet : Buru Mohlabane et Steven Faleni (Via Katlehong) / Diffusion : Damien Valette/ Coordination : Alice Tabernat / Production : Via Katlehong Dance, Damien Valette Prod.

Dans Tapage on entend le bruit, le désordre en écho aux grands bouleversements qui traversent le monde. Il y a des frappes de pieds, des rythmes percussifs, mais aussi l'agencement de couleurs criardes. Cet aspect « sens dessus-dessous » est également fondateur d'un certain esprit de famille qui caractérise les pièces de la Cridacompany. Prenant pour sujet premier de leur prochaine création, le chaos, Julien Vittecoq et Eric Da Silva entrent en recherche. À leurs côtés, Katja Andersen, circassienne ; Ayru Quispeapaza, acrobate et danseuse ; Louis Lubat multi-instrumentiste ; Gabriel Andrès Agosti, comédien et jongleur. Que faire de ces
effondrements, de la chute des corps et des objets, des mots qui s'épuisent, des idées qui s'éteignent ? Les artistes intrépides et espiègles de Tapage envisagent ce grand chahut à leur façon, du côté de la poésie : « Une fois que tout est tombé, goûter le silence de cette beauté cassée ». Le temps pour eux de tenter l'aventure : créer ensemble une nouvelle matière, technique, acrobatique, spectaculaire.

À l'origine de ce spectacle, il y a d'abord Jungle, un livre de l'illustrateur Vincent Mathy. Dans cet ouvrage, il réunit quatre formes basiques et un nombre limité de couleurs. Au contact de ces éléments, la culture visuelle des enfants s'affine, leur esprit d'analyse se développe. Tout est chamboulé poursuit le cheminement dans cet univers graphique : vingt-six cubes en noir et blanc, deux éléphants, quatre poissons, un serpent, un crocodile et une nuée de papillons, ainsi qu'une fille et un garçon, de chair et d'os. Ces deux joueurs qui s'amusent, inventent et explorent, se prêtent avec malice, devant les jeunes spectateurs, à un jeu de construction où les rôles parfois s'inversent. Lorsque l'un d'eux construit, l'autre déconstruit, l'un range, l'autre dérange. Face à eux, les enfants s'émerveillent de ce dispositif ludique qui leur est bien familier. Tandis que se dessine aussi, en creux de cette astucieuse proposition, l'histoire de la construction de soi et de la place des autres dans nos vies.

Mise en scène : Jean-Philippe Naas / Images : Vincent Mathy / Avec : Benoît Jayot et Sarah Camus / Scénographie : Jean-Philippe Naas et Vincent Mathy / Construction : Élise Nivault / Costumes : Mariane Delayre / Collaborateur artistique : Michel Liégeois / Administration : Audrey Roger / Production : Stéphanie Liodenot

Le larsen, c'est ce qui se produit quand le micro et l'enceinte, la source et l'émetteur, sont trop proches. Ou, en l'occurrence, la réalisatrice sonore Sophie Berger et l'écrivain-performeur Fabrice Melquiot, prolixe auteur de théâtre et de poésie. Ces deux-là se lancent le défi de créer sans filet une performance improvisée de poésie sonore. Comment ça marche ? Le public donne des indications / suggestions, comme un souvenir, une liste de mots. Et Sophie a en magasin une sonothèque bien fournie. À partir de là, ils composent en direct et en dix minutes, lui le poème, elle sa mise en son. Sans rien cacher au public de leur « cuisine ». Dans un espace intime et chaleureux qui rappelle un cabaret, Sophie Berger et Fabrice Melquiot mettent à nu leur processus de travail. Ils nous invitent aussi à partager leur goût pour l'expérimentation et la création sous contrainte.
Avec un même dispositif très simple, ils proposent une performance à chaque fois différente, dont personne, y compris eux-mêmes, ne sait jamais comment elle va se terminer !

Écriture en direct : Fabrice Melquiot / Son en direct : Sophie Berger Production : Cosmogama

Sur la pochette de Tambour Vision, son septième album, Bertrand Belin se tient au bord d'une corniche. Comme ses chansons, il semble en équilibre entre profondeur et fantaisie, ironie et délicatesse, réalisme et surréalisme. Ses textes disent à la fois la dureté et la beauté de la vie. « Je viens d'une longue lignée d'ivrognes, trouble-fête, gâcheurs de noce, épouvantails d'Abribus, maîtres de chien, desquels j'ai hérité, de tout, et de rien », confie-t-il de sa voix évoquant Alain Bashung ou Rodolphe Burger. Sur scène, les morceaux sont propulsées par des musiciens empruntant au raffinement percussif d'Alan Vega ou des Talking Heads : les boites à rythme et les claviers analogiques ont pris le pouvoir, en se mêlant à des touches de jazz cuivré et à des riffs rockabilly pour électriser les épines dorsales et les âmes. Jamais poseur, le dandy crooner incarne les personnages de ses chansons entre burlesque minimal et présence magnétique. Dans la salle, les gouttes de sueur finissent par perler entre les poils dressés. L'antidote idéal face à la banalité de notre époque.

Voix, Guitares : Bertrand Belin / Percussions, claviers, choeurs : Lara Oyedepo ou Sorie Bangura / Claviers, basses, choeurs : Thibault Frisoni / Claviers : Jean-Baptiste Julien / Guitares : Julien King Omé Batterie, machines : Sylvain Joasson / Ingénieur son face : Nicolas Delbart / Ingénieur son retour : Marc Drouot ou Marc Roitg

Sur une plateforme exiguë à l'allure de navette spatiale se tient une cosmonaute. Casque en main, cette visiteuse inattendue vient à la rencontre du public, lui adresse des signes de reconnaissance. Comme si elle le retrouvait après une longue traversée. Et pour fêter ce moment, elle exécute une danse céleste, en apesanteur. Avec Cometa, la catalane Roser López Espinosa compose pour le jeune public une pièce d'une incroyable intensité, alliant chorégraphie lumineuse et maîtrise parfaite. Les spectateurs embarquent avec elle dans une aventure galactique qui les invite à s'émerveiller de la force de gravité, des possibilités infinies du mouvement et du pouvoir de l'empathie. Géométrie, jeu, vitesse de la lumière, voyage interstellaire, Cometa est tout cela à la fois. Se référant à Ray Bradbury dans Les Chroniques Martiennes, l'artiste semble dire : « Il est si bon de renouveler notre capacité de surprise. Grâce aux voyages dans l'espace, nous sommes tous redevenus des enfants. »

Concept et chorégraphie : Roser López Espinosa / Créé avec et interprété par : Nora Baylach / Musique originale : Mark Drillich / Costumes : Åsa Gjerstad / Dramaturgie : Katarina Pejović / Illustrations : Daniel Bennett, Christian Klette /Conception de l'espace scénique : Roser López Espinosa / Conception lumière : Jou Serra / Programmation : Sergio Roca Saiz / Construction LED : José Luis Salmerón - Cube Peak / Techniciens : Anna Boix Álvarez, Mario Andrés Gómez / Projet pédagogique : Équipe Perform[d]ance / Production exécutive : Marta Marquez

Ces deux-là sont des trésors vivants, Victoria Chaplin, fille de Charlie, et Jean-Baptiste Thierrée, d'abord comédien chez Roger Planchon, Peter Brook, Alain Resnais, créent des spectacles ensemble depuis 1971 et inventent le Nouveau cirque, sans animaux ni performances. Pendant toutes ces années, la France ne les a pas beaucoup vus, alors qu'ils tournent dans le monde entier. C'est le succès de leurs enfants, James Thierrée et Aurélia Chaplin, qui remettra sur le devant de la scène ces poètes de la piste : lui, clown illusionniste loufoque au large sourire sous une cascade de cheveux blancs, elle, éternelle jeune fille et danseuse de fil, qui sait merveilleusement transformer tissus et costumes en créatures extraordinaires. Le Cirque invisible est un spectacle foisonnant, magnifique de générosité et d'invention, où s'enchaînent les saynètes d'une drôlerie émouvante. Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thierrée y illuminent le monde de leur grâce, pour un moment rare et précieux.

Un spectacle de et avec : Victoria Chaplin, Jean-Baptiste Thierrée / Lumières : Nasser Hammadi / Son : Christian Leemans / Habillage et régie plateau : Georges Garcia, Véronique Grand-Lambert, Judith Seither / Tour manager : Damien Bricoteaux / Production : Jean-René Pouilly pour Karavane / Coréalisation : Théâtre du Rond-Point

Micah P. Hinson est un musicien rare… Chanteur et guitariste texan, il n'avait pas foulé les scènes françaises depuis plus de cinq ans. Le voilà qui revient en grâce avec son nouvel opus I Lie to You. Artiste total, songwriter brillant et personnage aussi attachant qu'insaisissable, Micah P. Hinson livre ici son douzième album, depuis ses débuts en 2003. Trempant la plume dans les blessures à vif de son existence, ce natif de Memphis signe un opus qui marque un tournant dans sa carrière. Il y coud et brode des chansons du plus bel ouvrage, le regard fermement pointé vers l'obscurité, la poussière et l'abîme. Sa voix profonde donne chair à une folk mélancolique et déchirante ; le coeur à nu, il transfigure sa vie, en filigrane des onze titres de l'album, onze contes d'amour, de perte et de regret. Si le spleen règne chez Micah P. Hinson, c'est toujours pour lui rendre un vibrant hommage, éclairé et somptueux, et offrir la matière d'une musique bouleversante. Servie par une élégance absolue !

Chanteur : Micah Paul Hinson / Musiciens : Alessandro Stefana, Paolo Mongardi / Tournée : Voulez-Vous Danser

Après leur succès public dans Vitrines en Cours lors des Green Days 2022, la compagnie Volubilis est de retour avec un spectacle aussi divertissant que percutant. «Vous vouliez de la sueur, vous vouliez du spectacle ? » demande le speaker survolté à veste pailletée, « Vous allez en avoir ! » Un marathon de danse foutraque grinçant et drôle, qui monte en tension sous les yeux des spectateurs. Ça vous rappelle quelque chose ? Entre téléréalité, jeux du cirque modernes, où l'usure extrême fait du survivant un héros, et concours de troisième zone, viennent se glisser la dialectique du maître et de l'esclave, ou les expériences du psychologue Stanley Milgram (1961) qui révélaient jusqu'où un individu pouvait aller pour se plier aux ordres. Et bien sûr, comment ne pas penser aux auditions que les danseurs doivent passer pour entrer dans une compagnie professionnelle ? Sur ce plateau kitsch, dix interprètes aux âges et physiques dissemblables, répètent inlassablement le même mouvement. Il doit n'en rester qu'un. De remarques cruelles en épreuves humiliantes, ils sont éliminés. Sur un podium en surplomb, les musiciens de Monofocus se prêtent en live à cet exercice burlesque et fou. Combien de temps encore tiendront-ils ce rythme endiablé ?

Conception et chorégraphie : Agnès Pelletier / Dramaturgie : Pascal Rome / Mise en jeu : Fred Proust, Chantal Joblon, Agnès Pelletier / Danseurs et comédiens : Virginie Garcia, Vincent Curdy, Raphael Dupin, Agnès Pelletier, Christian Lanes, Laurent Falguiéras, Cyril Cottron, Mathieu Sinault / Musiciens : Freddy Boisliveau, Vincent Petit, Yann Servoz / Lumière : Guénael Grignon / Son : Raphaël Guitton / Costumes : Cathy Sardi / Décors : Bertrand Boulanger / Graphisme, réalisation d'objets : Tezzer / Remu-méninges : Tomas Cepitelli / Remerciements : Fred Werlé

Marlène Saldana ose décidément tout. Après avoir incarné Jacques Demy dans Les Idoles de Christophe Honoré, accueilli à MA lors de la saison 18/19, elle revient et nous prévient : « Tout ce qu'on va faire ici sera drôle, idiot, sale et bourré de clichés. D'accord ? ». Tout comme dans Showgirls, le film outrageusement kitsch de Paul Verhoeven, qui fit un four à sa sortie en 1995, on y suit le parcours à Las Vegas d'une jeune danseuse aux rêves de gloire fracassés. Le public et la critique n'ont pas tellement goûté cette vision outrancière et moraliste de l'industrie du divertissement, mettant un terme prématuré à la carrière de sa jeune actrice. Depuis, le film est culte, mais elle, n'a jamais connu la rédemption… C'est peut-être là la mission de Marlène Saldana. Seule en scène, elle se lance dans une relecture explosive du film à l'ère post #metoo. Avec la complicité de Rebeka Warrior à la musique (Sexy Sushi, Kompromat, Mansfield.TYA), elle livre un oratorio techno-trash où rien ne manque, ni la provocation, ni le clinquant des costumes et des attitudes !

Tout commence par une rencontre inopportune. Face aux spectateurs, se tiennent, l'air plus ou moins amical, trois hommes barbus et tatoués. Des routiers du rock, assis sur des caisses dans un grand espace vide, qui semblent préparer un autre spectacle pour un autre public. Mais petit à petit, les trois colosses s'adoucissent et partent en quête de tendresse dans un monde de brutes. C'est alors que l'espace se transforme et qu'apparaissent des objets on ne peut plus chevelus, qui s'enchevêtrent pour former une « poilosphère » moelleuse enveloppant petits et grands. Dans cette performance où tout surgit par inadvertance, les comédiens prennent joyeusement les idées reçues à rebrousse-poil. À la croisée du théâtre, de la marionnette et des arts plastiques, Alice Laloy construit un univers étonnamment soyeux. Artiste bricoleuse et rêveuse, la metteuse en scène invente une métamorphose
veloutée et multicolore où le poil est une matière sensible, comme une ode à la douceur et à l'imprévu !

Mise en scène et écriture : Alice Laloy / Avec : Julien Joubert, Yann Nédélec et Dominique Renckel en alternance avec Vladimir Barbera, Luca Fiorello et William Pelletier / Assistanat à la mise en scène : Stéphanie Farison et Simon-Elie Galibert / Musiques : Csaba Palotai / Scénographie : Jane Joyet, assistée d'Alissa Maestracci / Lumières : Jean-Yves Courcoux / Costumes : Alice Laloy, Mélanie Loisy, Maya-Lune Thieblemont et Anne Yarmola, assistées de Sara Clédé et Solveig De Reydet / Prothèses et perruques : Maya-Lune Thieblemont / Construction : Benjamin Hautin / Régie générale, son, lumière, plateau : Julien Joubert en alternance avec Jean-Baptiste Leroux / Production : La Compagnie S'appelle Reviens / Production, administration, coordination et logistique : Sotira Dhima, Thomas Clédé, Joanna Cochet et Romane Bricard

Dans l'oeuvre prolifique de Christophe Honoré, la littérature jeunesse est première et primordiale. Elle arrive bien avant les films, bien avant le théâtre ou même ses romans « pour adultes ». Et surtout, elle est pour lui un art majeur. Dans Les Doyens, il retrouve cette adresse aux plus jeunes, mais l'aborde pour la première fois sur scène. Les Doyens, ce sont ces deux hommes sans âge qui occupent le plateau et prétendent tout savoir. Leur but est visiblement d'instruire les enfants assis la salle et ils s'y emploient de façon péremptoire et autoritaire. Certes, ils sont des puits de science, mais leur paternalisme insupportable (et un complice qui se révèlera au fur et à mesure) conduira le public à la révolte. Écrit en étroite collaboration avec les comédiens, à partir de textes de Bourdieu, Rousseau, Plutarque, Descartes, Les Doyens aborde les sujets de l'héritage, de l'éducation, des conditions de la rencontre entre générations. Il offre aussi et surtout aux jeunes spectateurs la salutaire possibilité de remettre en cause le discours des adultes.

Texte, conception et mise en scène : Christophe Honoré Avec : Julien Honoré, Jean-Charles Clichet (en cours) Scénographie : à préciser / Lumière : Dominique Bruguière (sous réserve) / Son : à préciser / Costumes : Pascaline Chavanne (sous réserve) / Collaboratrice à la mise en scène : Christèle Ortu / Administration de production : Colin Pitrat, Clémence Huckel (Les Indépendances) / Diffusion : Florence Bourgeon / Production : Comité dans Paris

Un certain art du toucher et de la relation, c'est ce qui caractérise le travail de la Compagnie de Cirque « eia ». Dans leur spectacle NUYE - qui fête les dix ans de ce collectif de cirque contemporain catalan - six fabuleux acrobates danseurs, explorent les dynamiques de couple. Cette notion qui touche à l'intime autant qu'au lien social est aussi essentielle au langage poétique qui les met en mouvement. À la croisée des chemins, quelque part entre cirque et danse, corps et figures surgissent comme par magie. Les interprètes évoluent entre deux structures de bois mobiles aux multiples fonctions. Nappes musicales et lumières changeantes contribuent à ciseler leurs gestes, à sculpter les images de ce spectacle tissé d'émotions tour à tour intenses et délicates. Le jeu continuel des contacts, des appuis, des portés, des formes et des matières en constante transformation captive sans jamais perdre son propos initial, celui de la compagnie, qui célèbre la diversité dans tout ce qui nous différencie mais aussi nous relie.

Idée originale : Compagnie de Cirque « eia » / Direction artistique : Armando Rabanera Muro, Fabrizio Giannini Mise en scène et dramaturgie : Roberto Magro, Armando Rabanera Muro, Fabrizio Giannini / Création et interprétation : Luca Bernini, Francesco Germini, Laia Gómez Iglesias, Abby Neuberger, Maiol Pruna, Ona Vives Perez / Chorégraphie : Michelle Man / Direction musicale : Cristiano et Davide Della Monica / Dessin lumières : Thomas Bourreau / Espace sonore : Micaela Iglesias / Scénographie : Compagnie de Cirque « eia » - Armando Rabanera, Benet Jofre, Oscar de Paz / Costumes : Momu espai tèxtil / Collaborateurs·ices artistiques : Roberto Olivan, Elena Zanzu, Le Ficufresche / Production : Compagnie de Cirque « eia »

Mette Ingvartsen ne s'en laisse pas compter. Toujours au coeur de l'actualité, le questionnement et l'énergie effervescente de la chorégraphe danoise échauffent la scène. On l'a déjà vue à l'oeuvre la saison dernière avec Manual Focus dont les étranges créatures, fines silhouettes au visage de vieillard, interrogeaient la manipulation des corps et des images. Elle récidive à présente avec The Dancing Public. Sur le plateau de la Scène numérique, à proximité du public, elle opère en solo. Comme emporté jusqu'à l'épuisement entre sons électro, paroles scandées, tremblements et frénésie, son propre corps se fait le sismographe de notre époque et de ses traumatismes. Si cette performance s'inspire d'autres mystérieux phénomènes dansants irrépressibles ayant emporté les foules comme les « chorémanies » médiévales surgies dans un contexte d'épidémies et de famines, c'est aussi pour en revenir au présent. « Pulsion incontrôlable ou mouvement libérateur, quel est le potentiel contestataire du corps dansant, comment peut-il transmettre l'urgence d'une impulsion collective » ?

Concept et performance : Mette Ingvartsen / Lumière : Minna Tiikkainen / Scénographie : Mette Ingvartsen et Minna Tiikkainen / Arrangements musicaux : Mette Ingvartsen et Anne van de Star / Costumes : Jennifer Defays / Dramaturgie : Bojana Cvejić / Traduction du texte : Gilles Amalvi / Directeur technique : Hans Meijer Technicien son : Anne van de Star / Management : Ruth Collier / Production et administration : Joey Ng / Musique : Affkt feat. Sutja Gutierrez, Scanner, Radio Boy, LCC, VII Circle, Kangding Ray, Paula Temple, Ron Morelli, Valanx, Anne van de Star / Production : Great Investment vzw

Dans une société où tout est performance, José y sus Hermanas prône le plus bas rendement possible. Car quand tout a déjà été dit, quand tout a déjà été fait, à quoi bon s'échiner ? Et par la même occasion, ne devrait-on pas oublier toutes ces valeurs et principes qui nous étouffent : progrès, développement, efficacité, innovation ? En résumé, comme le formule l'un des comédiens au début du spectacle, de « ne pas accomplir ce qu'on attend de nous ». Voilà un slogan qui vaut programme pour ce jeune et passionnant collectif barcelonais, qu'on n'a que très peu vu sur les scènes françaises. Depuis sa création, José y sus Hermanas fait exploser les conventions théâtrales avec des spectacles entre concert, performance, lecture et installation. Avec humour et beaucoup d'ironie, il s'empare toujours de questions de société, qu'elles concernent l'Espagne ou, comme ici, toute une génération mondialisée, qui rêve à d'autres futurs que ceux qu'on a écrits pour elle. Concurso demalos talentos (Concours de mauvais talents) propose de manière énergique, intelligente et inventive, des possibilités de vivre (et de faire du théâtre) autrement.

Création et interprétation : José y sus Hermanas (Alejandro Curiel, Marta Díez, Carolina Manero, Gemma Polo et Glòria Ribera) / Dramaturgie : Ignacio de Antonio Antón / Scénographie et costumes : Patricia Albizu / Composition sonore : Dona Rocha Um / Éclairage : Cube.bz / Conception audiovisuelle : José y sus hermanas Production : Alejandro Curiel et Carolina Manero / Production executive : Marta Díez et Pia Mazuela Communication : Gemma Polo et Glòria Ribera / Distribution : Palosanto Projects

Lilou déteste par-dessus tout se laver et ses parents lui disent souvent qu'elle est « sale et mal coiffée, comme la poupée du loup ». Mais quelle drôle d'expression (franc-comtoise) !
Ce carnassier aurait donc un tel jouet ? Lilou veut en avoir le coeur net : elle surmonte sa peur et part avec son doudou à la recherche de l'animal pour lui poser cette question : « Est-ce que c'est vrai, le loup, que tu as une poupée ? » Une histoire pleine de fantaisie qui dit qu'il faut parfois dépasser sa peur pour obtenir ce qu'on veut et qu'il est important de prendre soin de soi… et des autres !

PROGRAMME
Jean-François Verdier et Magali Grange :
La Poupée du loup - création mondiale
Comédienne : Florence Alayrac
Texte et illustrations : Magali Grange
Direction : Sophie Dervaux

Ce conférencier d'exception a décidé de tout nous réexpliquer, depuis le début. Et de reconstruire le monde dès son plus petit élément. Certains le nomment atome, pour lui c'est le Pas Grand Chose. Question de point de vue. Il se livre alors à des expériences et démonstrations bien ficelées mais défiant toute logique, en tout cas la nôtre, et multiplie les discours loufoques et jouissifs à travers lesquels il avoue « démêler le monde pour créer [son] propre sac de nœuds ». Un non-sens pas si insensé, au fond, et fort jouissif, où il apporte des réponses obscures et fantaisistes à des questions abyssales et essentielles. Johann Le Guillerm, une des personnalités les plus atypiques et emblématiques du cirque contemporain, a choisi depuis 2001 d'explorer une autre sorte de déséquilibre. Et s'est lancé dans un vaste projet (dans lequel s'inscrit cette conférence) qui ne vise rien moins que de tout reprendre à zéro pour instaurer un nouvel ordre poétique. Pour cela, il met tout en œuvre pour nous aider à changer de regard, et à laisser filer nos certitudes.

Conception, mise en scène et interprétation : Johann Le Guillerm / Régie lumière : Flora Hecquet / Régie vidéo : David Dubost / Création lumière : Anne Dutoya / Création sonore : Alexandre Piques / Vidéo graphiste : Christophe Rannou / Costume : Anaïs Abel / Fabrication et construction : Silvain Ohl, Alexandra Boucan / Production : Cirque ici - Johann Le Guillerm

Dans LOVETRAIN2020 tout fait danse sur les tubes du duo culte Tears for Fears, icône eighties de la New Wave britannique d'où est tiré le titre de la pièce. Emanuel Gat convoque, dans cette comédie musicale pour temps incertains, les lendemains qui chantent, et réussit une création enthousiasmante, aussi voluptueuse qu'extravagante. Avec son groove unique, LOVETRAIN2020 est un cocktail énergisant, une course folle qui nous emporte sur un train d'enfer. Jouant sur l'équilibre des forces entre le groupe et l'individu, Emanuel Gat fait surgir une liberté inédite, incarnée par la dynamique de chacun des interprètes, comme autant de motifs amoureux. Les costumes « grand siècle » conçus par Thomas Bradley, ancien danseur de la compagnie, servent cette somptueuse mise en scène par leur volume et leur théâtralité. L'éclairage en clair-obscur, imaginé par le chorégraphe lui-même, accentue encore l'ambiance baroque, glamour et exubérante de cette performance très picturale qui magnifie les corps en mouvement.

Une pièce de : Emanuel Gat / Musique : Tears for Fears / Chorégraphie et lumières : Emanuel Gat / Création costumes : Thomas Bradley / Réalisation costumes : Thomas Bradley, Wim Muyllaert / Créé avec et interprété par : les danseurs de la compagnie / Direction technique : Guillaume Février / Son : Frédéric Duru / Habilleuse : Marie-Pierre Calliès / Production : Emanuel Gat Dance

Agnès Limbos n'a pas son pareil pour embarquer les enfants dans les mondes imaginaires de son théâtre d'objets. Ici, elle s'adresse aux tout-petits en convoquant rien de moins que l'univers shakespearien… Roméo et Juliette, Macbeth, Le Songe d'une nuit d'été… Dans cette libre interprétation des chefs-d'oeuvre de Shakespeare, les jeunes spectateurs et leurs parents assistent, autour d'une grande table, à de courtes scènes racontées dans un vieil anglais facétieux et en très grande connivence avec le public. Installés sur des trônes au plus près de l'action, certains enfants en deviennent même acteurs à part entière. Leurs humeurs et réactions sont intégrées au spectacle par la reine de l'improvisation, tandis que de douces mélodies, jouées en direct au piano, exaltent cette complicité. Quand les adultes s'amusent à retrouver les intrigues des célèbres tragédies, les enfants, eux, vierges de toute référence, plongent avec gaieté dans un spectacle à la fois ludique, poétique et musical.

De et par : Agnès Limbos / Compositions et accompagnement au piano : Joachim Caffonnette / Accompagnement dramaturgique : Sabine Durand / Création lumière : Jean-Jacques Deneumoustier / Scénographie : Sophie Carlier / Costumes et chapeaux : Françoise Colpé / Construction : Alexandre Herman / Régie en alternance : Nicolas Thill, Joël Bosmans / Production : compagnie Gare Centrale

Comédien, metteur en scène, auteur et chroniqueur, François Morel est aussi - on le sait moins - auteur et interprète de chansons qui n'ont rien à envier à la grande tradition du music-hall et de ce qu'on a joliment appelé « les fantaisistes ». De la fantaisie on en trouvera assurément dans ce répertoire concocté avec son complice Antoine Sahler, compositeur et pianiste, qui arrange pour l'occasion certaines chansons encore jamais jouées avec orchestre, pour une soirée facétieuse, rieuse, touchante, humaine, aux côtés de l'Orchestre Victor Hugo. Un concert qui rendra hommage à Jacques Brel avec le poème symphonique Jean de Bruges, « grand quartier-maître sur La Coquette, trente ans de mer et de tempêtes ». Une oeuvre confidentielle, dont la parution en 1963 a été limitée à seulement 700 exemplaires, jouée pour la toute première fois sur scène en 2023.

PROGRAMME
Chansons orchestrées par Antoine Sahler
OEuvre mystère
Jacques Brel et François Rauber : Jean de Bruges, poème symphonique
création sur scène de la version originale

Rosario La Tremendita est née à Triana, un quartier de Séville considéré comme le berceau du flamenco. Issue d'une famille d'artistes, elle n'a de cesse de frotter la tradition à des influences actuelles, en exposant le cante jondo - le chant profond des origines - à de nouvelles sonorités entre électro, funk, jazz et expérimental. Cette quête musicale d'aujourd'hui à hier, et inversement, est le coeur vibrant de l'album Tremenda. Principio y Origen. La chanteuse y entrelace flamenco avant-gardiste et pur dans une atmosphère dominée par la basse, les synthétiseurs, les percussions et quelques rythmiques abrasives dans la veine du duo Rosalía / Raúl Refree. De sa voix grave, elle déverse son coeur et son âme dans des chansons marquées par un profond engagement social et féministe. Sur scène, celle qui, enfant, se rêvait danseuse, fait corps avec son flamenco hybride, charnel et provocateur. Ses performances passionnées nous rappellent tout le pouvoir de l'art pour rassembler le public et l'emmener vers un lieu d'émotions et d'énergie brutes.

Chant, basse électrique et guitare : Rosario La Tremendita / Guitare : José Acedo / Batterie et sons électroniques : Paul Martin Jones / Claviers : David Sancho / Basse électrique : Juanfe Pérez / Concept et direction musicale : Rosario La Tremendita / Co-direction musicale : Paul Martin Jones / Costumes : Susana Álvarez / Éclairage : Benito Jiménez / Son : Manuel Ménaca / Production : María Agar Martínez / Tournée : Carmen Almirante / Tournée française : artemovimento

Pour fêter la nouvelle année, l'Orchestre Victor Hugo mène la danse ! soirée qui débute sous le tropique du Capricorne, sur des airs de tango et de milongas de l'argentin Astor Piazzolla, interprétés au bandonéon par le grand spécialiste du compositeur : William Sabatier. Avant de mettre le cap sur l'île d'Émeraude où nous accueillent, au son du violon de Fiona Monbet et de son trio, des airs irlandais qui se teintent d'influences jazzy, inspirées par George Gershwin, Django Reinhardt ou encore Didier Lockwood. Le voyage se poursuit dans l'Orient fantasmé de Stravinsky, pièce composée pour son ballet inspiré du célèbre conte L'Oiseau de feu, puis le périple se termine dans le cadre pastoral où se danse l'histoire de Daphnis et Chloé sur une musique de Ravel !

PROGRAMME
Astor Piazzolla : Adiós Nonino, La Muerte del Ángel, Milonga Loca, Oblivion, arrangements pour bandonéon et cordes
Fiona Monbet : Reflets pour violon, trio jazz et orchestre, extraits
Igor Stravinsky : L'Oiseau de feu, suite d'orchestre (version de 1919)
Maurice Ravel : Daphnis et Chloé, suite n°2

Tout commence en 2013 avec l'aventure Radio Live. Dans le prolongement des séries documentaires sur la jeunesse que réalisent Aurélie Charon et Caroline Gillet pour Radio France, un spectacle, nourri de sons et de vidéos réunies en direct par Amélie Bonnin, fait dialoguer face au public une nouvelle génération d'ici et d'ailleurs, habitée par des questions d'engagement et d'identité. Avec Radio live - La Relève s'ouvre une autre étape : l'équipe part filmer directement chez ces jeunes activistes (à Kigali, Sarajevo…) pour ramener sur la scène les visages et les paysages qui les constituent. À Montbéliard, c'est Yannick Kamanzi, danseur et comédien rwandais, né juste après le génocide, qui partagera avec nous son récit et s'interrogera sur la responsabilité dont hérite sa génération. Entre images filmées et propos spontanés, accompagnés par une musicienne au plateau, ce passionnant projet procède d'une écriture en direct et dresse le portrait de jeunes gens du monde entier. Une oeuvre collective et internationale hors du commun !

Conception : Aurélie Charon, Amélie Bonnin / Avec : Yannick Kamanzi / Musique live, en alternance : Dom la Nena, Emma Prat / Directrice de production : Mathilde Gamon / Images réalisées avec : Thibault de Châteauvieux / Montage vidéo : Céline Ducreux, Philippine Merolle, Mohamed Mouaki / Espace : Alix Boillot / Régie générale, création et régie lumière : Thomas Cottereau / Régie vidéo et son, en alternance : Vincent Dupuy, Olivier Fauvel, Samuel Favart-Mikcha / Rencontres issues des séries radiophoniques et des voyages Aurélie Charon et Caroline Gillet / Production : Radio Live Production

Une formidable urgence de vivre inspire la future pièce de Jur Domingo-Escofet. Un « solo accompagné » qui s'intitule Maintenant ou jamais et mêle souvenirs d'enfance et scènes du quotidien au jonglage et au chant. Au cours de son processus de travail, l'artiste espagnole invite aussi d'autres personnalités qui lui sont proches, musiciens, peintres et acrobates notamment, à partager son univers. Ces échanges complices entre artistes issus d'autres horizons contribuent à sa réflexion. Avec ses différentes textures d'images vidéo, sa musique omniprésente, ses situations à l'humour déroutant, le spectacle tisse sa trame à la façon d'un patchwork coloré dont les matières hybrides déploient rêves, désirs et émotions à la rencontre de différentes époques et générations. Une intense énergie aiguillonne son propos, une histoire de femme et d'émancipation où se joue toute la créativité du combat pour la vie et la création artistique.

« Fini, c'est fini, ça va finir, ça va peut-être finir » scandait Samuel Beckett dans Fin de partie. Pour Didier Ruiz, cette fin, sujet tabou de nos sociétés, ne peut se dire sans parler d'amour. À rebours de cette mort que l'on voudrait cacher, le metteur en scène s'attache à lui rendre son droit de cité et quoi de plus propice que de l'inviter dans l'espace théâtral déjà d'emblée hanté par sa présence. Oui, peut-être est-il possible d'y planter là ce grain, une autre approche où fiction et documentaire s'enlacent. Mon amour, qui réunit un trio familial, un couple âgé et leur fille, interroge la fin de vie et son accompagnement depuis le regard et le vécu de chacun. Scènes intimistes jouées entrecoupées d'interventions isolées, de « paroles d'experts ».
Dialogues aigres-doux et propos scientifiques ou spirituels tissent la toile de ces échanges jusqu'à l'apparition chorale et onirique d'une assemblée de vieillards. Selon le metteur en scène de Trans (més enllà) et Que faut-il dire aux Hommes ?, il s'agit de « mettre la mort en lumière et de la célébrer de façon vivante ».

Mise en scène : Didier Ruiz / Texte : Nathalie Bitan / Dramaturgie : Olivia Burton / Assistante à la mise en scène : Myriam Assouline / Création lumière : Maurice Fouilhé / Création sonore : Adrien Cordier / Scénographie : Emmanuelle Debeusscher / Régisseur son : Tom Ménigault / Costumes : Marina Mathiot / Avec : Marcel Bozonnet,
Isabel Juanpera, Cécile Leterme / Avec la participation en alternance de : Emma Joux, Jean-Luc Langlais et Vianney Mourman / Avec la participation d'un groupe d'amateurs / Production : La compagnie des Hommes

Un duo de danseurs plongé dans une scénographie mouvante, des bambins disposés à la lisière de cette installation et l'univers musical envoûtant et hypnotique inspiré du Boléro de Ravel réinterprété par les musiciens Johanna Luz et Vincent Barrau : Le Petit B offre une véritable expérience sensorielle. Avec la plasticienne Émilie Faïf, la chorégraphe Marion Muzac a imaginé un espace en transformation, fait de matières, de formes et de sons. Immergés dans ce paysage, les danseurs le modifient par des gestes délicats et des mouvements tout en nuances, presque comme par magie. Les enfants peuvent à tout moment choisir d'y pénétrer, jouer, toucher, sentir, en repartir… Le Petit B propose une aventure de la perception à de jeunes spectateurs au moment où ils partent justement à la découverte de ce qui les entoure. Un moment calme et doux dans un décor adapté et stimulant qui laisse voyager l'imaginaire.

Conception, chorégraphie : Marion Muzac / Scénographie : Émilie Faif / Musique : Johanna Luz, Vincent Barrau (Jell-oO) / Collaboration à la chorégraphie : Mathilde Olivares / Création avec : Aimée Rose Rich, Valentin Mériot, Mostafa Ahbourrou, Maxime Guillon Roi-Sans-Sac / Interprétation : Aimée Rose Rich, Valentin Mériot, Mostafa Ahbourrou, Maxime Guillon Roi-Sans-Sac, Florent Brun (2 interprètes en alternance) / Production : Le Gymnase - CDCN de Roubaix - Hauts-de-France pour le réseau Loop (réseau pour la danse et la jeunesse), dans le cadre du projet de commande chorégraphique Les Mouvements minuscules

Aussi à l'aise avec Tchaïkovski, au sein d'un orchestre symphonique, que lumineuse en interprétant un tango aux accents piazzoliens, la violoncelliste Ana Carla Maza a plus d'une corde à son archet. Avec son jeu mêlant fougue, indolence et grâce, l'instrumentiste virtuose - et chanteuse pétillante - cultive en effet un langage singulier qui chaloupe entre bossa nova et salsa, en passant par la cumbia, le reggae, la samba, la pop, le classique et le jazz. Dans son troisième album Caribe, elle marie ainsi ses racines latines et les musiques ayant rythmé sa vie pour nous offrir un billet direct vers Guanabacoa, le quartier de sa Havane natale. Découvrir l'univers d'Ana Carla Maza sur scène, c'est tout à la fois voyager, danser et célébrer la folle luxuriance des sons latinos. Accompagnée de quatre complices - saxophone, percussions, batterie et claviers - elle saisit son violoncelle à bras-le-corps entre pizzicato tranchant, jeu d'archet aérien et frappes percussives pour partager avec fraîcheur et charisme son alegría, sa joie de vivre. Avis de tornade « Caribe-enne » à MA scène nationale.

Voix, violoncelle : Ana Carla Maza / Saxophone : Irving Acao / Percussions : Luis Guerra / Batterie : Marc Ayza / Claviers : Norman Peplow

Il était une fois un roi qui avait onze fils et une fille prénommée Elisa. Tous vivaient heureux jusqu'à ce que le souverain choisisse une nouvelle reine. Pour se débarrasser des enfants, cette dernière transforma les princes en cygnes, et Elisa - résistante à ses sorts - en souillon, afin de la faire chasser du château. La jeune fille parviendra-t-elle à retrouver ses frères ? Les princes retrouveront-ils leur apparence ? Pourront-ils rentrer au château ?

PROGRAMME
Aurelio Meyer et Rodolphe Schacher
d'après le conte d'Hans Christian Andersen : Les Cygnes sauvages
Comédien : Manu Moser
Direction : Thierry Weber

Depuis quelque temps, la magie fait peau neuve. Parmi les artisans de ce renouvellement, deux artistes issus des arts visuels, Maxime Delforges et Jérôme Helfenstein. Ce tandem de touche à tout dans les arts du spectacle, formé notamment aux techniques de l'illusionnisme, s'est fait connaître dès 2014 avec CloC. Poursuivant leur objectif premier, se défaire des artifices et des clichés pour faire évoluer les fondamentaux de leur art, ils ont créé À vue, un spectacle de « magie contemporaine performative » alliant burlesque et poésie. Sur le plateau dévoilé règne un chaos savamment orchestré comprenant une montagne d'objets hétéroclites que manipulent « à vue », entre jeux de lumières et sons live, les deux artistes et deux techniciens. Références aux grands noms de l'histoire de la magie, matières, images et corps bouleversés, temps suspendus, équilibres, lévitation, tout concourt à créer le trouble jusqu'à métamorphoser notre regard sur les choses et leurs possibles.

Interprétation, conception, écriture : Maxime Delforges et Jérôme Helfenstein / Co-écriture : Fabien Palin Création sonore : Marc Arrigoni / Création lumière : Samaële Steiner / Création costumes : Sigolène Petey Artistes et techniciens complices : Marc Arrigoni, Marianne Carriau, Gaspard Mouillot et Aude Soyer Production et diffusion : Geneviève Clavelin / Production et administration : Charlotte Ballet-Baz

« Surprendre, oublier la norme et surtout ne rien définir ! Être soi et libre.» Tel est le crédo de Sandrine Juglair. À la suite de Diktat, première pièce qui interrogeait la dictature du regard, l'autrice et performeuse issue des arts du cirque, revient sur la question du genre et de ses représentations. Dans Dicklove, rebelle à toute assignation, l'artiste se joue des identités et des stéréotypes. Tandis qu'elle mixe attitudes et postures caricaturales liées au masculin comme au féminin, ses associations inattendues façonnent un personnage ambigu et convoquent une forme d'humour caustique.
Accompagnée par le musicien Lucas Barbier, elle déploie son univers iconoclaste sur une miniscène, passant en acrobate du mât chinois à la barre de pole dance. Corps, voix, chant et techniques circassiennes sont à l'affaire dans ce show déroutant proche du cabaret burlesque.
Une façon très personnelle et d'actualité de se détourner des codes et autres tabous et interdits où s'exprime avec jubilation ce goût de l'indiscipline qui caractérise la démarche de Juglair.

Création et interprétation : Juglair / Création et interprétation sonore : Lucas Barbier / Regards extérieurs et dramaturgiques : Claire Dosso et Aurélie Ruby / Création et régie lumière : Julie Méreau / Construction : Max Heraud, Etienne Charles et La Martofacture / Costumes : Léa Gadbois-Lamer / Administration, /montage de production, diffusion : AY-ROOP

Fascinée toute petite par les voix éclatantes de Betty Davis ou Tina Turner, la néerlandaise Sharon Kovacs fait de la musique depuis son plus jeune âge. En 2014, elle sort son premier titre My Love et connaît un succès retentissant : soixante millions de vues sur YouTube, une série de récompenses, des concerts très remarqués dans les grands festivals et, plus tard, la première partie de Robbie Williams. Elle signe à présent son troisième album, carte de visite idéale pour entrer dans son univers envoûtant. « Child of Sin représente ce que je suis. Kovacs. Cent pour cent brut. » Plus affranchie que jamais, en digne héritière de Nina Simone, elle fait éclater son timbre pénétrant, reconnaissable entre tous. Il en résulte une collection de chansons très personnelles, à la musicalité vagabonde. Certaines évoquent le tango argentin quand d'autres vibrent au son des cordes tziganes. Mais toutes sont traversées par la soul poignante de celle qui compte aujourd'hui parmi les plus grandes voix du monde.

Soliste : Sharon Kovacs / Clavier : David Hoogerheide / Guitare : Estelle Stijkel / Trompette : Jan Dekker / Batterie : Jelle Huiberts / Basse : Korné ter Steege Choeur : Julia Evers / Tournée : Voulez-Vous Danser

Pendant trente-trois années de sa vie, celui que l'on appelait le Facteur Cheval a construit, seul, la nuit, avec les pierres ramassées sur sa tournée, son Palais Idéal. Un incroyable royaume tout droit sorti de son imaginaire. Avec Rêve de pierres, la Cie La Tortue lui rend un hommage délicat à travers un voyage musical. Une femme et un homme se mettent au travail. « Elle » est munie de sa kora, cet instrument à cordes venu d'Afrique de l'Ouest duquel naissent musiques et chants poétiques. « Lui » suit le fil du caillou qui serait à l'origine de tout : de l'univers, de la Terre et des étoiles. Ensemble, ils tracent des lignes, nouent des tissus, sculptent la lumière, les mots et les sons. Au fil du spectacle, peu à peu apparaît une cabane, espace poétique à l'image du monde enchanté du Facteur Cheval, lieu de tous les possibles. Après Rêve d'air présenté à MA scène nationale en 2022, la Cie La Tortue poursuit son exploration des palais intimes et invite les jeunes spectateurs à l'enchantement.

Idée originale et composition musicale à la Kora, jeu et chant : Delphine Noly / Mise en scène, écriture et scénographie des sculptures : Anne Marcel / Jeu et manipulation : Xavier Clion / Scénographie de la structure et création lumière : Simon Chapellas / Construction et réalisation de la structure : Frank Oettgen et Chloé Bucas / Régie plateau et lumière : Alice Huc / Illustratrice : Lauranne Quentric / Mise en page : Oriane Sebilotte

D'une énergie à tout casser, follement engagée, C LA VIE de Serge Aimé Coulibaly est une création en forme de célébration contemporaine aventureuse et critique de la vie, un débordement d'audace, où la réalité sociale et politique rencontre les forces ancestrales du désir et de la peur. Dans cette pièce détonante pour sept danseurs, une chanteuse et un percussionniste, Coulibaly mixe la tradition du carnaval occidental et la tradition ouest-africaine du Wara de la région de Senoufo. Inspirée par le choc du confinement total lié à la pandémie, la gestuelle enregistre les commotions et leurs répercussions, tout en rage et tremblement. Urgente, ancrée dans le sol, la danse se fait essentielle, hâtive, chercheuse, portée par de remarquables interprètes. Entre transe et résilience, résistance et transgression, le chorégraphe évoque sa propre formation multidisciplinaire et son histoire personnelle en tant que percussionniste dans cette oeuvre forte, qui réveille nos coeurs et nos consciences.

Concept et chorégraphie : Serge Aimé Coulibaly / De et avec : Jean Robert Koudogbo-Kiki, Ida Faho, Angela Rabaglio, Guilhem Chatir, Djibril Ouattara, Arsène Etaba, Bibata Maiga, Dobed Gnahoré (chanteur) et Ivan Talbot (percussioniste) Musique et chant : Anelisa Annalyzer Stuurman (chanteuse) et Stephane Edouard (percussionniste) / Composition musicale : Ivan Talbot / Assistant chorégraphique : Sigue Sayouba / Dramaturgie : Sara Vanderieck / Assistance artistique : Hanna El Fakir / Création vidéo, scénographie et costumes : Eve Martin
Création lumière : Emily Brassier / Diffusion : Frans Brood Productions / Production : Faso Danse Théâtre

Cette pièce pour acteurs et marionnettes a ravi prix et publics dès sa création en 2015. Il faut dire que l'aventure est d'envergure : comment adapter au plateau le célèbre roman de Jules Verne qui a fait rêver tant de lecteurs, enfants et adultes, depuis sa parution en 1869 ? Et comment mettre en scène l'inquiétant et fabuleux voyage de ses personnages, les trois naufragés capturés par le capitaine Nemo, mystérieux inventeur qui parcourt le fond des mers à bord du Nautilus, étrange sous-marin qui tient de la science-fiction tant il est en avance sur les technologies de son temps ? Accueillis, il y a deux ans, avec Le Voyage de Gulliver, Valérie Lesort et Christian Hecq, tous deux metteurs en scène, auteurs et comédiens ont relevé avec brio ce défi. Drôles, poétiques, enchaînant surprises et rebondissements, les tableaux défilent tout en préservant l'atmosphère nocturne et fantastique du roman. Magie des machines, créatures marines stupéfiantes, il plane sur ce spectacle un certain goût d'enfance qui tient de la jubilation.

Adaptation et mise en scène : Christian Hecq et Valérie Lesort / Scénographie et costumes : Éric Ruf / Lumières : Pascal Laajili / Son : Dominique Bataille / Création des marionnettes : Carole Allemand et Valérie Lesort Assistanat à la scénographie : Delphine Sainte-Marie / Assistanat aux costumes : Siegrid Petit-Imbert / Avec : Éric Verdin (le Capitaine Nemo), Pauline Tricot (Flippos, second du Capitaine Nemo), Laurent Natrella / (Conseil, serviteur du Professeur Aronnax), Rodolphe Poulain (Ned Land, maître harponneur), Eric Prat (Professeur Aronnax), Mikael Fau (Sauvage) / Voix off : Cécile Brune / Production : Compagnie Point Fixe

S'agit-il d'un spectacle de danse ? D'un défilé de mode ? D'une fête ? Est-ce de la danse contemporaine ? Du hip-hop ? Du voguing ? Avec Categoreez, le chorégraphe et danseur Yassin Mrabtifi souhaite créer un espace où les (sub) cultures et les codes se fondent, à l'instar des évolutions irrépressibles de la société et de la nature. Sur le tapis rouge de cette nouvelle pièce, il fait table rase de la pensée cloisonnée, dans un brassage d'esthétiques et de codes scéniques. Situé dans un futur proche où la solitude et la division pilotées par les puissants seraient devenues norme, il présente un cabaret minimaliste où les protagonistes se racontent et se rencontrent, malgré ce qui les sépare. Les trois interprètes - Justine Theizen, Naim Belhaloumi et Alae-Eddine Belmiloudi - jouent avec les histoires, les styles de danse et les catégorisations ancrées dans leur corps, alors que le musicien et compositeur Stef Heeren fait résonner sa bande sonore ardente à travers la salle. Categoreez est une ode à la liberté, non pas comme idéal d'avenir abstrait, mais comme une célébration du hic et nunc, de l'art du moment présent.

Concept et chorégraphie : Yassin Mrabtifi / Avec : Justine Theizen, Naim Belhaloumi, Alae-Eddine Belmiloudi Musique : Stef Heeren / Dramaturgie : Kristin Rogghe / Assistant dramaturgie : Leila Burnotte / Conception de décor et lumière : Thomas Glorieux / Conception de costumes : Lieve Meeussen et Leila Burnotte / Directrice de production : Chaella Nibigira / Production : Quetzal asbl

Il est tard. Un homme âgé revient d'une soirée où il a reçu un prix littéraire. Il rentre dans sa chambre d'hôtel, blanche, moderne, impersonnelle, froide comme la mort : celle de sa femme, disparue deux ans plus tôt. Ils ont passé 50 ans ensemble. Toute une vie ou presque. Depuis qu'elle est partie, il ne sait plus comment continuer… Il déroule alors le récit de son grand amour, de ses joies et de ses peines. Il organise ses souvenirs, range une dernière fois sa chambre, au sens propre comme au sens figuré. Il est décidé : cette nuit sera sa dernière…
Et pourtant, la chronique d'une mort annoncée est loin d'être pathétique et larmoyante. C'est un requiem certes poignant mais aussi plein d'humour et de distance, écrit sur mesure par Pascal Rambert pour son complice Jacques Weber. Acteur décidément immense, il interprète avec force et émotion ce colosse fragile qui parle au portrait de sa femme. Et Rambert confirme qu'il est l'un des plus grands auteurs contemporains, pour qui la parole peut à la fois construire, exorciser et consoler.

Texte, mise en scène : Pascal Rambert / Collaboration artistique : Pauline Roussille / Création lumières : Yves Godin / Costumes : Anaïs Romand / Espace : Pascal Rambert et Aliénor Durand / Avec : Jacques Weber / Répétiteur : José-Antonio Pereira / Production : Centre International de Créations Théâtrales - Théâtre des Bouffes du Nord

À l'image de Rodrigo Cuevas, qui la saison dernière a captivé le public en puisant dans ses racines asturiennes, les chanteuses du groupe Tanxugueiras revisitent avec enchantement leurs origines galiciennes pour inventer un univers singulier. Aida Tarrío, Olaia et Sabela Maneiro fusionnent des rythmes millénaires avec des sonorités modernes et urbaines, proches de l'électro ou du trap. La musique traditionnelle prend avec elle un sacré coup de jeune ! L'héritage des joueuses de tambourin, les pandereteiras, est ici traversé d'une vision contemporaine qui recueille un franc succès partout en Europe. Parmi les tubes du trio, la chanson Terra, présentée lors de la présélection espagnole de l'Eurovision, offre aux Tanxugueiras une renommée fulgurante. Leur hymne au multiculturalisme devient l'emblème de toute une génération. Abolissant les frontières, portées par un souffle féministe lumineux, celles qui prônent la (r)évolution de la tradition galicienne livrent une magnifique leçon de vie et d'espoir.

Chant et tambourin : Olaia Maneiro, Sabela Maneiro, Aida Tarrío / Production et tournée : Play Plan Cultural

Chaque soir, Dorvil rend visite, grâce à une échelle de soie (Scala di Seta), à Giulia, qu'il a épousée en secret. Leur romance est mise en péril lorsque le tuteur de la jeune femme, qui ignore tout de leur mariage, souhaite offrir sa main au richissime Blansac. Reposant sur feintes et quiproquos autour de ce mariage clandestin, les aspects comiques de la Scala di Seta sont renforcés par l'orchestration théâtrale qu'en donne Rossini dans son opéra. L'interprétation que propose l'Orchestre Victor Hugo, dans une version réduite pour onze musiciens signée Jean-François Verdier, ne manque pas de virtuosité afin d'exprimer les efforts répétés des deux protagonistes principaux pour sauver leur idylle.

PROGRAMME
Gioachino Rossini : La Scala di Seta
Adaptation : Jean-François Verdier
Chant : chanteuses et chanteurs de l'Institut lyrique de la Staatliche Hochschule für Musik Freiburg
Mise en scène : Florence Alayrac
Direction : Jean-François Verdier

Après avoir présenté l'essentiel de l'oeuvre d'Israel Galván, rénovateur absolu du flamenco, depuis 2015, MA invite Seises. Cette création s'inspire de la Danse des Six, une chorégraphie liturgique interprétée depuis le XVe siècle par six enfants (aujourd'hui dix), vêtus de costumes lumineux et coiffés de longues plumes colorées. Célébrée à Séville, dans la plus grande cathédrale du monde, cette cérémonie exerçait sur le petit Galván une fascination irrépressible. Aujourd'hui, le bailaor de génie rejoint le jeune prodige qu'il a été, avant de devenir le danseur transgressif qui a déplacé le flamenco vers l'impudence, l'insolence et l'inconnu. Retour à ses origines, certes, mais aussi aux racines du duende et de l'histoire de la danse. Se déployant en trois parties, Seises nous fait traverser les paysages visuels et sonores de sa ville natale à partir des sonates d'Alessandro et Domenico Scarlatti, des toiles de Velázquez, ou du fandango de Padre Soler. La pièce invoque « la sublimation du corps » par les timbres, les frappes et les résonances, et nous fait entendre un choeur de voix blanches, préalablement sélectionnées dans chaque ville qu'il visite, transformant totalement l'atmosphère de ce spectacle hors-normes.

Mise en scène, chorégraphie et interprétation : Israel Galván / Espace visuel : Carlos Marquerie / Costumes : Micol Notarianni / Clavecin et piano : Daria van den Bercken, Gérard Bouwhuis / Avec : Helena Astolfi, Ramón Martínez et une chorale d'enfants / Direction technique : Pedro León / Son : Pedro León, Félix Vázquez / Lumières : Benito Jiménez, Valentin Donaire / Surveillance des lumières : Rubén Camacho / Régisseur : Balbi Parra / Gestion : Rosario Gallardo / Distribution : Rial & Eshelman / Production : IGalván Company

Artiste phare de la scène européenne et fidèle de MA, Emma Dante revient avec sa nouvelle création, Il tango delle capinere. Dans ce spectacle musical, joyeux et nostalgique, elle tourne les yeux vers les sensations et les émotions de nos aînés, nous offrant une carte postale délicate d'un monde qui fut et qui peu à peu disparaît. Nous traversons ainsi les moments importants de la vie d'un couple. Au son des chansons qui ont rythmé leurs jours, deux vieux amants célèbrent le début d'une nouvelle année, dansant à l'envers leur romance : première rencontre, premier baiser, premier enfant. Un amour vécu à rebours dans un instant de grâce poétique et de mélancolie… « N'arrêtez jamais de danser jusqu'à ce que la musique joue. Quand ça s'arrête, ça s'arrête pour toujours : et, à ce moment-là, il faut attendre l'obscurité sur scène, pour comprendre ce qui nous attend ensuite. » Avec une tendresse infinie et son art incomparable pour déplier les épaisseurs de l'existence, Emma Dante signe un nouveau précis d'humanité.

Direction : Emma Dante / Avec : Sabino Civilleri et Manuela Lo Sicco / Lumières : Christian Zucaro / Directeur assistant : Daniela Mangiacavallo / Organisation : Daniela Gusmano / Traduction du texte en français : Juliane Regler / Surtitres : Franco Vena / Production : Atto Unico

Dans cette version revisitée du célèbre conte de La Belle au Bois dormant, ce sont trois fées qui racontent l'histoire : celle qu'on connaît, marquée par la naissance de la princesse, l'endormissement du royaume, et son réveil, mais aussi une version réactualisée, où il est question d'une jeune fille qui traverse l'adolescence et doit s'épanouir. Le tout accompagné par la musique de Tchaïkovsky : celle du ballet (notamment reprise par Walt Disney), mais pas seulement, avec des arrangements tendant parfois vers une esthétique pop.

PROGRAMME :
Une histoire de Marie Piemontese et Florent Trochel, sur des musiques de Piotr Illich Tchaïkovski : La Belle au Bois Dormant
Comédiennes : Lucie Brandsma, Saadia Bentaïeb, et Ludmila Dabo
Direction : Laurent Comte

Depuis plusieurs années, Clédat & Petitpierre s'amusent avec les figures emblématiques de notre histoire ; ils se plaisent à les magnifier en donnant vie à d'inoubliables créatures. Avec Les Merveilles, le duo de plasticiens et metteurs en scène plonge avec délectation dans l'univers fantasmatique du Moyen Âge, à l'époque où la frontière entre le monde réel et le monde fantastique n'existait pas. Au contraire, l'ère médiévale était peuplée de personnages fascinants. On en retrouve quelques spécimens sculptés dans les églises ou dans le Livre des merveilles de Marco Polo : le Sciapode, qui possède un imposant pied unique à l'ombre duquel il s'abrite, le Panotii, doté d'immenses oreilles, ou encore le Biemmye, qui porte son visage sur le torse. Clédat & Petitpierre s'emparent de cet univers aux corps étranges. Sur scène, une petite tribu évolue dans un environnement plastique, sculptural et sonore. De ce cadre poétique naît un voyage enchanteur, nourri de l'imaginaire méconnu de nos ancêtres…

Conception, chorégraphie, sculptures, costumes : Yvan Clédat et Coco Petitpierre / Avec : Sylvain Prunenec (Le Blemmye), Erwan Ha Kyoon Larcher (Le Sciapode), Sylvain Riéjou (Le Panotii) / Création sonore : Stéphane Vecchione / Création lumière : Yvan Godat / Développement des capteurs de mouvement : Yan Godat et Stéphane Vecchione / Assistante réalisation textile : Anne Tesson / Textes d'après : Empédocle, Ovide, Pline l'Ancien, Jean de Mandeville... / Production : Lebeau et associés

Mariage parfait entre le cirque, le conte et la musique traditionnelle, Entre Ciel et Mer célèbre la culture acadienne et québécoise en s'immergeant dans les histoires, transmises de génération en génération, d'un petit coin de paradis, les Îles-dela- Madeleine. Situé « quelque part entre ciel et mer au milieu du golfe de Saint-Laurent, cet archipel infiniment petit dans l'infiniment grand », tel que le décrit la compagnie, regorge d'histoires extraordinaires et de personnages colorés. Au fil des mots de Cédric Landry, auteur et conteur, accompagnés par la musique live du groupe Suroît, se succèdent scènes et numéros éblouissants : mât chinois, tissu aérien, cerceau, monocycle, équilibre sur cannes, roue Cyr, jonglerie, danse et chansons. Déjà accueilli à MA scène nationale avec deux précédentes créations, Cirkopolis et HÔTEL, le Cirque Éloize fête ses trente ans d'existence à l'occasion de ce récent spectacle qui invite le public à larguer les amarres le temps d'une traversée festive à la découverte d'un lieu mythique.

Président et chef de la création, Cirque Éloize : Jeannot Painchaud / Metteur en scène : Michel-Maxime Legault Metteur en scène associé : Félix Dagenais / Auteur : Cédric Landry / Avec : Cédric Landry, Henri Paul Bénard, Félix Leblanc, Simon-Charles Cyr, Florence Amar, Esteban Immer, Amie Patching, Delaney Bayles, Mathys Guyon Matte, Cléa Perion Composition musicale : Suroît / Arrangeur et directeur musical : Cédric Dind-Lavoie / Chorégraphe : Julie Perron Scénographe : Mario Bouchard / Conceptrice de costumes : Mireille Vachon / Conceptrice des maquillages et coiffures : Justine Denoncourt / Concepteur d'éclairages : Robin Kittel Ouimet Sonorisation : Gaétan Bouffard / Conseiller Acrobatique : Nicolas Boivin-Gravel

Et si on essayait d'écrire une pièce de théâtre sans acteurs ? En voilà une idée bizarre ! Avec leur goût partagé pour le décalage, l'art de la parole et la poésie lo-fi, François Gremaud et Victor Lenoble s'y sont lancés à corps perdu, c'est le cas de le dire. Sur scène, à leur place, ils ont installé deux gros haut-parleurs qui diffusent leurs voix, se causent du théâtre avec joie et drôlerie, et se demandent où tout cela va bien les mener ! Comédien et boulanger, Victor Lenoble est le co fondateur de l'Institut des recherches ne menant à rien. François Gremaud crée des solos, comme Conférence de choses accueillie à MA lors de la saison 20/21, où il se fait passeur de savoirs enthousiaste et ludique. Ensemble, ils explorent ici les limites de leur art, lui rendent hommage et le réinventent par l'absurde, en laissant le champ libre à l'imaginaire du spectateur. Alors, sans acteurs et sans décor, est-ce encore du théâtre ? La question est légitime, et la réponse sans équivoque : mille fois oui !

Création collective : François Gremaud et Victor Lenoble / Collaborations artistiques : Séverine Besson, Léo Piccirelli, Antoine Surer, Kwok-Tung Kan, Sara Zazo Romero, Elena Diez del Corral Areta, Joël Maillard Direction technique et lumière : Stéphane Gattoni - Zinzoline / Son : Raphaël Raccuia / Administration, production, diffusion : Michaël Monney, Noémie Doutreleau

Qui a dit que l'âge empêchait de danser, de créer, de chorégraphier ? Ce n'est sans doute pas Jean-Christophe Bleton. En compagnie de quatorze danseurs et chorégraphes, il investit le plateau. Tous ces artistes passionnés ont fait la réputation d'une certaine « nouvelle danse française » dans les années 80. Ils ont plus ou moins la soixantaine et portent dans leur corps la mémoire de ces expériences inédites, ses élans, son souffle comme sa diversité. Dans le troisième volet de ce triptyque qui tord le cou aux idées reçues et au jeunisme d'un milieu rétif à l'idée des corps vieillissants, les interprètes des deux précédents opus - l'un exclusivement féminin, l'autre masculin, - sont à présent réunis. Ils constituent à eux seuls une véritable histoire de la danse et font de ce « patrimoine immatériel », du mouvement et de sa poétique, un autre paysage où résonne le temps, des années 70 à aujourd'hui. Ce travail de mémoire se déploie entre humour et dérision au croisement de la question des genres. Une autre façon d'interroger le regard et la relation au corps dans nos sociétés.

Conception chorégraphique : Jean-Christophe Bleton / En collaboration avec les interprètes : Lluis Ayet, Odile Azagury, Yvon Bayer, Christian Bourigault, Annick Charlot, Jean-Philippe Costes-Muscat, Jean Gaudin, Vincent Kuentz, Huyen Manotte, Rachel Mateis, Gianfranco Poddighe, Carlotta Sagna, Sylvie Seidmann & Andrea Sitter / Lumières : Françoise Michel / Création sonore : Marc Piera / Scénographie : Olivier Defrocourt / Costumes : Violaine Bleton / Composition et interprétation au violon et à la cornemuse : Andrea Sitter et Yvon Bayer

Qui a dit que l'âge empêchait de danser, de créer, de chorégraphier ? Ce n'est sans doute pas Jean-Christophe Bleton. En compagnie de quatorze danseurs et chorégraphes, il investit le plateau. Tous ces artistes passionnés ont fait la réputation d'une certaine « nouvelle danse française » dans les années 80. Ils ont plus ou moins la soixantaine et portent dans leur corps la mémoire de ces expériences inédites, ses élans, son souffle comme sa diversité.
Dans le troisième volet de ce triptyque qui tord le cou aux idées reçues et au jeunisme d'un milieu rétif à l'idée des corps vieillissants, les interprètes des deux précédents opus - l'un exclusivement féminin, l'autre masculin, - sont à présent réunis. Ils constituent à eux seuls une véritable histoire de la danse et font de ce « patrimoine immatériel », du mouvement et de sa poétique, un autre paysage où résonne le temps, des années 70 à aujourd'hui. Ce travail de mémoire se déploie entre humour et dérision au croisement de la question des genres. Une autre façon d'interroger le regard et la relation au corps dans nos sociétés.

Conception : Aurore Gruel / Artistes chorégraphiques : Julie Barthélémy, Lucile Guin, Alexandre Lipaux, Aurore Gruel
Artiste visuel, mapping et lumière vidéo : David Verlet / Création lumière et régie générale : Floxel Barbelin
Création musicale : Hervé Birolini / Scénographie, accessoires, costumes : Clémence Walle
Administratrice de production : Aurélia Coléno-Mourot / Diffusion et développement : Julie Gothuey
Communication et presse : Iseult Clauzier / Production : ORMONE

Quand trois musiciens d'exception se lancent dans une série d'explorations jubilatoires, en mariant le blues acoustique à leurs influences multiples, cela donne naissance à l'album CrossBorder Blues. Un bijou sonore qui transcende littéralement les frontières du genre. D'un côté, il y a Harrison Kennedy - descendant d'esclaves enfuis des plantations sudistes - avec sa guitare, son banjo, ses mandolines, ses cuillers et sa voix de soul-man. Après avoir collaboré avec Stevie Wonder ou George Harrison, le voici aux cotés de l'harmoniciste Jean-Jacques Milteau - deux Victoires de la Musique au compteur - et du violoncelliste Vincent Segal, explorateur musical passé par tous les territoires en compagnie de Sting, Cesaria Evora ou Ballaké Sissoko. Avec leur premier album, les trois complices sont remontés jusqu'aux sources d'un blues épuré, en évitant tous les bancs de nostalgie. En concert, ils réinventent, dans un dialogue de chaque instant, une musique authentique et émouvante qui, depuis ses origines, transpire la sueur, la colère et l'aspiration au bonheur.

Chant, guitare, banjo : Harrison Kennedy / Harmonicas : Jean-Jacques Milteau / Violoncelle : Vincent Ségal

À l'évidence inspirée par Steve Paxton et son approche de la gravité, la nouvelle pièce d'Alexander Vantournhout -familier de MA, où il a déjà présenté plusieurs de ses étonnantes créations : ANECKXANDER, Red Haired Men, Through the Grapevine et SCREWS - approfondit le sujet à sa façon. Du réputé chorégraphe de la post-moderne dance américaine des années 60-70 - fondateur du contact improvisation qui a marqué nombre d'artistes chorégraphiques - il semble avoir retenu certaines observations, notamment que « la gravité pure est une attraction, un jouet essentiel ». Dans Foreshadow, un mur presque infranchissable occupe l'avant-scène. Espace, corps et mouvements ainsi contraints stimulent l'imaginaire de chacun et poussent à la transformation. Officiant tels des insectes aux étranges déplacements, les danseurs-acrobates créent le trouble. Le mur se fait sol, les parois surfaces d'appui où s'agrippent pieds et mains. Suspens, conflit et tension animent cette lutte menée à la verticale porteuse d'un énigmatique récit aux multiples interprétations.

Concept et chorégraphie : Alexander Vantournhout / Interprété par : Alexander Vantournhout, Axel Guérin, Emmi Väisänen ou Margaux Lissandre, Nick Robaey, Noémi Devaux, Patryk Klos, Esse Vanderbruggen et Josse Roger Dramaturgie : Rudi Laermans et Sébastien Hendrickx / Production : not standing

Quartett est un diamant brut, aux arêtes vives et brillantes. Un précipité, au sens chimique du terme, des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, signé du dramaturge allemand Heiner Müller. Valmont et Merteuil s'y livrent un ultime combat qui déploie tous les artifices du mensonge et de l'illusion pour parvenir à la vérité impitoyable du pouvoir et du désir. Une corrida métaphysique, un jeu de masques flamboyant et vertigineux. La Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont jouent à revivre leur relation passionnelle et les intrigues érotiques qui ont conduit au sacrifice de Cécile Volanges et de la Présidente de Tourvel. Pour incarner ce joyau du répertoire contemporain, Jacques Vincey fait appel à deux « bêtes de scène », Hélène Alexandridis et Stanislas Nordey, qui s'emparent avec fougue de ce carrousel de quatre personnages pour deux interprètes. Un duo qui devient quatuor pour ressusciter les passions défuntes et souffler sur les braises des désirs en décomposition. Du grand art !

Texte : Heiner Müller / Traduction française : Jean Jourdheuil et Béatrice Perregaux / Mise en scène : Jacques Vincey / Collaboration artistique : Blanche Adilon-Lonardoni / Avec : Hélène Alexandridis (Merteuil), Stanislas Nordey (Valmont) et le musicien Alexandre Meyer / Scénographie : Mathieu Lorry-Dupuy / Lumière : Dominique Bruguière / Musique : Alexandre Meyer / Costumes : Anaïs Romand / Perruques et maquillage : Cécile Kretschmar / Production : Centre dramatique national de Tours - Théâtre Olympia / Quartett est publié aux Editions de Minuit

Qu'est-ce qu'être un homme aujourd'hui en pleine ère #MeToo ? Après avoir donné la parole de façon magistrale à quatre jeunes femmes de notre temps dans Désobéir, Julie Berès, avec La Tendresse, offre un spectacle coup de poing, drôle et profond sur la question du masculin. On nous y raconte l'histoire de jeunes hommes qui se construisent et se débattent avec l'héritage culturel, les volontés de la tradition et les injonctions parfois contradictoires de la société. Sur la scène, huit interprètes, remarquables d'énergie et de sincérité, tous issus de milieux différents, s'adressent au public. Les stéréotypes sont exhibés pour mieux être démantelés. La langue est crue et n'oblitère aucun thème : la drague, le couple, le consentement, l'homosexualité, la paternité. Cet espace de parole laisse aussi une grande place aux corps. Les artistes y dansent le hip-hop comme s'il y allait de leur vie.
C'est jouissif et joyeux. On ressort gonflé de confiance en la jeunesse et en nos mutations intimes.

Conception et mise en scène : Julie Berès / Avec - Création du rôle : Bboy Junior (Junior Bosila), Natan Bouzy, Charmine Fariborzi, Alexandre Liberati, Tigran Mekhitarian, Djamil Mohamed, Romain Scheiner, Mohamed Seddiki - En binôme avec : Ryad Ferrad, Saïd Ghanem, Guillaume Jacquemont / Écriture et dramaturgie : Kevin Keiss, Julie Berès et Lisa Guez, avec la collaboration d'Alice Zeniter / Chorégraphe : Jessica Noita / Référentes artistiques : Alice Gozlan et Béatrice Chéramy
Création lumière : Kélig Le Bars assistée par Mathilde Domarle / Création son : Colombine Jacquemont / Assistant à la composition : Martin Leterme / Scénographie : Goury / Création costumes : Caroline Tavernier et Marjolaine Mansot / Régie générale : Quentin Maudet / Régie générale tournée : Loris Lallouette / Régie son : Haldan de Vulpillières / Régie plateau création : Dylan Plainchamp / Régie plateau tournée : Amina Rezig et Florian Martinet / Décor : Atelier du Grand T, Théâtre de Loire-Atlantique-Nantes / Production : Compagnie Les Cambrioleurs / Direction artistique : Julie Berès

Ils sont grands et tatoués, ils sont plus ou moins forts, leurs cheveux longs et hirsutes leur donnent des airs d'éternels adolescents, ils se présentent avec des guitares et même avec une batterie, ils font du rock, du vrai, et ils s'adressent aux enfants. Pierre Tabel, Jonathan Lamarque et Jérôme Bossuyt ont tous trois écumé les scènes de France et de Navarre dans divers groupes avant de créer en 2013 le trio de rock New Kidz. Depuis, ils ne cessent de rencontrer les jeunes spectateurs, histoire de leur dégourdir les oreilles, tout en leur glissant quelques conseils avisés pour les aider dans la vie : chanter en choeur et à tue-tête, soigner son style, ne pas se laisser faire et avoir un grand coeur. Avec ce nouveau concert, ils poursuivent leur incroyable odyssée musicale, avec pour seuls mots d'ordre : plaisir, échanges, partages. New Kidz met ainsi son expérience du riff de guitare et de la bonne humeur au service des nouvelles générations, pour le plus grand bonheur des rockeurs en herbe.

Chant, guitare : Jérôme Bossuyt-Emard, Pierre Tabel / Chant, batterie : Jonathan Lamarque / Production : Spark Heads

On sait de la danse qu'elle procède par filiation, transmission, expérimentation et que cet héritage est souvent revisité, actualisé. Comment ne pas voir dans le titre de cette création, cette empreinte - un hommage ? - à la chorégraphe Anna Halprin, figure majeure de la danse postmoderne américaine, à son enseignement et à sa pièce Parades & Changes (1965) ? Un certain voisinage se révèle aussi dans les composantes du projet de Caroline Grosjean pensé pour quatre interprètes, de parures où formes et
matières tiennent du monde végétal, animal ou minéral et dont la structure invite à naviguer du familier à l'étrange : « des costumes/sculptures qui font corps avec les danseurs ou existent par euxmêmes, par leur propre force plastique, visuelle, symbolique, harmonieuse. »
Parades et métamorphoses, entre architecture de corps enchevêtrés et cohabitation de danseurs et sculptures, s'attache à déformer le réel pour réveiller le sentiment d'appartenance au vivant, avec ses parts d'ombre et de mystère, ses imaginaires et ses fêtes.

là où se rejoignent les rivières est une création documentaire poétique qui prend sa source à Montbéliard, terre ouvrière et d'exil aux multiples réalités sociales et culturelles. Cette oeuvre explore les liens invisibles qui unissent les habitants d'une cité en profonde mutation où il devient de plus en plus compliqué de communiquer. À travers la métaphore d'une incroyable et inexpliquée montée des eaux, cette pièce convoque une multitude de voix d'hommes et de femmes, dont les histoires intimes semblent remonter à la surface à mesure que la ville disparaît sous l'eau. Leurs récits dessinent un paysage sonore qui se mêle aux sons d'une nature qui ne cesse de se rappeler à nous, comme pour revendiquer sa place dans une ville où de nombreuses rivières ont été détournées, bétonnées et canalisées. Une expérience radiophonique passionnante.

Création et réalisation : Antoine Richard / Co-écriture : Samaële Steiner / Avec les voix des habitantes et habitants : Saliou Barry, Ines Benyzid, Yolande Berda, Lahim Boudykkan, Christian Corouge, Yamina Djaber, Elisabeth Furher, Hélène Grimaud, Mario Marcon, Philippe Moroni et Maud Serusclat-Natale / Poème : Samaële Steiner, dit par Kaye Mortley Musiques : Nils Frahm, Antoine Richard, Woody Jackson / Production : MA scène nationale - Pays de Montbéliard (Radio MA)

L'Orchestre Victor Hugo nous embarque dans un voyage panaméricain, qui rapproche les Impressions brésiliennes de Respighi et les rythmiques caribéennes que Gershwin a découvertes à La Havane. Une soirée qui bascule dans l'imaginaire quand, sur fond de danse carnavalesque cubaine, Arturo Márquez réinvente la Cérémonie du feu nouveau que célébraient les Aztèques au Mexique, pendant que John Adams rêve de Mao dansant le foxtrot dans son palais après sa rencontre avec Nixon. Les États-Unis ne sont pas en reste, représentés par Gershwin, qui évoque la condition des noirs américains dans les années 1920, dans son plus célèbre opéra. Il y dépeint l'histoire de Porgy, un jeune mendiant du quartier fictif de Catfish Row où règnent drogue, meurtres et prostitution, désespérément amoureux de Bess. La suite symphonique en reprend notamment l'air Summertime, devenu un véritable standard, en étant interprété par Billie Holiday, Louis Armstrong, Ella Fitzgerald ou encore Miles Davis.

PROGRAMME
George Gershwin : Ouverture cubaine
George Gershwin : Catfish Row, suite symphonique de Porgy and Bess Ottorino Respighi : Impressions brésiliennes, « Nuit tropicale » et « Chanson et danse »
John Adams : The Chairman dances, foxtrot for orchestra
Arturo Márquez : Conga del Fuego Nuevo

Depuis l'ouverture d'une nouvelle ligne de chemin de fer en Inde, il est désormais possible de faire le tour du monde en 80 jours ! C'est en tous cas ce qu'affirme le Morning Chronicle, mais personne n'y croit. « Je parie vingt mille livres que je ferai le tour de la Terre en quatre-vingt jours ou moins, soit mille neuf cent vingt heures ou cent quinze mille deux cents minutes. Acceptez-vous ? ». Voici le pari fou que lance Phileas Fogg à ses amis avant de partir à l'aventure, entre trains et paquebots, en compagnie de son valet Jean Passepartout. Arrivera-t-il à boucler son défi à temps alors que la police, le suspectant d'avoir cambriolé la Banque d'Angleterre, le poursuit ?

PROGRAMME :

Marco Marzi d'après le livre de Jules Verne :
Le Tour du monde en 80 jours
Comédien : Nicolas Dufour
Direction : Thierry Weber