SPECTACLES A L UNITE

THÉÂTRE, MUSIQUE
DURÉE 2H

Après Phèdre ! et Giselle…, François Gremaud achève sa trilogie autour des figures féminines au destin tragique avec la plus libre d'entre toutes, Carmen.. Par l'infime détail, l'anecdote érudite et un amour sans feinte du partage des connaissances, sa conférence-spectacle est confiée à Rosemary Standley, l'iconique chanteuse du groupe Moriarty, accompagnée de cinq musiciennes. Faisant mine de transmettre les dessous (de l'histoire, de la musique…) de ce monument de l'opéra de Bizet, Rosemary Standley investit l'écrin dessiné par l'artiste suisse comme un cadeau sur mesure pour son propre art scénique. Mais aussi pour les spectateurs, invités à plonger dans un récit joyeux autour d'une gitane dont la beauté, l'audace et le désir de liberté entraînent le chaos : la pièce brave les codes d'alors, quand son héroïne en défie les moeurs. Bien entendu, notre oratrice se laissera emporter par la passion, éclairant le contexte de l'oeuvre et sa modernité, n'hésitant pas à chanter certains des airs les plus fameux. Et il faut tout le talent et l'éclectisme vocal de celle qui forme avec Dom La Nena l'incroyable duo Birds on a Wire, accueilli à MA en 2019, pour porter l'habile synthèse du livret original et se glisser dans tous les rôles, permettant de retracer le destin tragique de Carmen. Ce pourquoi elle fascine tant. Sur fond de transposition de la musique pour flûte, harpe, violon, saxophone et accordéon, chacun reçoit la force vitale d'un être défiant l'ordre établi par son ivresse de vie.

INTERPRÉTATION : ROSEMARY STANDLEY / CONCEPT ET MISE EN SCÈNE : FRANÇOIS GREMAUD / MUSIQUE : LUCA ANTIGNANI, D'APRÈS GEORGES BIZET
ACCORDÉON : LAURÈNE DIF, CHRISTEL SAUTAUX / HARPE : TJASHA GAFNER, CÉLIA PERRARD / FLÛTE : HÉLÉNA MACHEREL, IRENE POMA / VIOLON : SANDRA BORGES ARIOSA, ANASTASIIA LINDEBERG / SAXOPHONE : LIVIA FERRARA, BERA ROMAIRONE, SARA ZAZO ROMERO / TEXTE : FRANÇOIS GREMAUD, D'APRÈS HENRI MEILHAC ET LUDOVIC HALÉVY / ASSISTANAT DRAMATURGIE ET MUSIQUE, CHARGÉ DE TOURNÉE : BENJAMIN ATHANASE / ASSISTANAT
MISE EN SCÈNE : EMERIC CHESEAUX / DIRECTION TECHNIQUE 2B COMPANY ET LUMIÈRE : STÉPHANE GATTONI - ZINZOLINE/ RÉGIE GÉNÉRALE : JEAN-PIERRE POTVLIEGE, JULIEN FRENOIS / SON : ANNE LAURIN / COLLABORATION COSTUME : ANNE-PATRICK VAN BRÉE / ADMINISTRATION
PRODUCTION, DIFFUSION : NOÉMIE DOUTRELEAU, LUCIE GOY, MICHAËL MONNEY

DANSE
DURÉE 1H10

Avec une infinie tendresse et beaucoup d'humour, Sylvain Riéjou remonte le temps pour raconter comment, au milieu de son adolescence, la danse a marqué sa relation à la sensualité et au corps en général. Une introspection ultra rafraîchissante où l'on croise autant Patrick Swayze que Gilbert Bécaud,Offenbach ou Serge Gainsbourg ! Après deux solos en compagnie de son double projeté sur écran, le chorégraphe crée aujourd'hui une pièce pour quatre interprètes, avec l'idée d'explorer la place de la danse dans les rencontres amoureuses. Il part pour cela de sa propre histoire : adolescent dans les années 1990, il grandit en regardant Dirty Dancing ou Ghost - autant de films qui exposent des relations hétéronormées et qui, pourtant, vont contribuer, à leur manière, à son émancipation d'homme gay. Je badine avec l'amour, c'est l'occasion de s'intéresser à cette confusion des genres propre à sa génération. Les corps se touchent, les danses se mêlent, la justesse du mouvement reposant sur un lien étroit avec la musique. Tantôt animateur de show ou commentateur sportif, il raconte les bals populaires et les soirées électro, mime des scènes de films culte, engage un slow sur un air langoureux. Toujours sur le fil, son discours plein de vie oscille constamment entre rire et poésie, intimité et ironie, Sylvain Riéjou prenant un plaisir certain à jouer avec les clichés pour mieux les détourner. Un plaisir hautement communicatif pour un spectacle percutant tout en hilarante légèreté !

CONCEPTION ET INTERPRÉTATION : SYLVAIN RIÉJOU
CRÉATION EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC LES INTERPRÈTES :
ÉMILIE CORNILLOT, JULIEN GALLÉE-FERRÉ ET CLÉMENCE GALLIARD
CONTRIBUTION CHORÉGRAPHIQUE : YOANN HOURCADE
REGARD DRAMATURGIQUE : JEANNE LEPERS / SON : EMILE DENIZE
LUMIÈRE ET RÉGIE GÉNÉRALE : SÉBASTIEN MARC / PRODUCTION,
DÉVELOPPEMENT : MARION VALENTINE, CHARLES-ÉRIC BESNIERMÉRAND ET GARANCE BOURGNEUF - BORA BORA PRODUCTIONS

Entrée libre sur réservation

JAZZ, POP, ETHNO-FOLK
DURÉE 1H15

Autrice, compositrice et interprète nomade, Siân Pottok nous donne à entendre les vibrations de la Terre entière. Vibrations qui, chez elle, se sont amplifiées à la suite d'un coup de foudre pour le kamélé ngoni, une harpe traditionnelle africaine qu'elle embarque vers un registre pop-ethno folk. Il existe des artistes qui embrassent le monde pour en distiller l'expression universelle des émotions qui le traversent. Cette sensibilité rare, Siân Pottok - prononcez « Shan » - la partage avec des créatrices hybrides à fleur de peau comme Björk, Joni Mitchell, Billie Eilish, Yaël Naïm ou Jenny Wilson. Autant de têtes chercheuses résolument tournées vers la réinvention permanente de leur musique. Siân Pottok poursuit ainsi sa quête avec son nouvel album Deep Waters (Eaux profondes), conçu avec la complicité du batteur Édouard Coquard. L'artiste née en Floride y ouvre ses compositions métissées - à l'image de ses racines indiennes, congolaises, belges et slovaques - sur les sonorités du kamélé ngoni, mi-harpe, mi-luth, de la région mandingue d'Afrique de l'Ouest, qu'elle sort de son univers en y mêlant des arrangements de cuivres, des nappes électro et l'acoustique des percussions. Accompagnée de trois musiciens sur scène - batterie, trompettemachine et claviers -, Siân Pottok nous plonge dans des mélodies qui s'écoulent entre classique, world, pop, folk et électro. Et à la manière d'une funambule, elle balade sa voix sur les cordes tendues de son instrument pour un voyage captivant où la plus grande douceur éthérée peut se muer en une tempête rythmique. Un monde d'émotions, disait-on.

CHANT, GUITARE ET KAMÉLÉ NGONI : SIÂN POTTOK
TROMPETTE, MACHINE : LUCAS DEGEUSER
BATTERIE : THÉO GLASS / CLAVIERS : FRED DUPONT

Durée 40 minutes
À partir de 3 ans

Lilou déteste par-dessus tout se laver et ses parents lui disent souvent qu'elle est « sale et mal coiffée, comme la poupée du loup ». Mais quelle drôle d'expression (franc-comtoise) ! Le loup aurait donc une poupée ? Lilou veut en avoir le coeur net. Elle surmonte sa peur et part avec son doudou à la recherche de l'animal pour lui poser cette question : « Est-ce que c'est vrai, le loup, que tu as une poupée ? » Une histoire pleine de fantaisie, qui dit qu'il faut parfois dépasser sa peur pour obtenir ce qu'on veut et qu'il est important de prendre soin de soi… et des autres !

PROGRAMME
Jean-François Verdier et Magali Grange : La Poupée du loup
COMÉDIENNE : FLORENCE ALAYRAC
ILLUSTRATIONS : MAGALI GRANGE
DIRECTION : SOPHIE DERVAUX

THÉÂTRE
DURÉE 1H30
Bord plateau

Avec un humour grinçant, l'autrice québécoise Sarah Berthiaume interroge dans Nyotaimori notre rapport au travail, écorchant au passage notre rôle dans un système de consommation mondialisé où les humains deviennent machines et les femmes objets. Jouissif !
Nyotaimori est un mot japonais désignant la présentation d'un repas sur le corps nu d'une personne, fruit d'une soumission et d'un pouvoir orchestré jusque dans l'intimité. Paru en 2017, le texte éponyme de Sarah Berthiaume est aujourd'hui mis en scène par Renaud Diligent - celui-là même qui avait marqué les esprits en 2019 avec l'adaptation corrosive du Dimanche napalm de Sébastien David, présentée à MA. Dans ce récit aux temporalités fragmentées, on suit la démesure d'une journaliste indépendante, dopée au travail. Entre les délais impossibles à tenir pour rendre ses articles, les reproches de sa petite amie et les sirènes de la procrastination, elle fête son burn-out à coup de mojitos. C'est alors qu'elle découvre que le coffre d'une voiture made in Japan et la porte d'un atelier indien de confection de lingerie mènent, par-delà toute logique, à l'ancienne usine transformée en loft de son immeuble ! Accompagnée par la musique en direct de Gabriel Afathi, moitié du duo électro-pop The George Kaplan Conspiracy, la pièce nous entraîne du réalisme le plus simple à l'absurde total. De Montréal au Japon en passant par le Texas et l'Inde, Maud ira à la rencontre d'une galerie de personnages qui, comme elle, partagent tous la même aliénation et la même soumission au capitalisme sauvage. Une manière d'explorer, par la fable, les liens de domination que le système économique nous fait entretenir au travail.

TEXTE : SARAH BERTHIAUME / MISE EN SCÈNE : RENAUD DILIGENT AVEC : SÉBASTIEN CHABANE, CLAIRE THÉODOLY ET ÉLISABETH HÖLZLE
MUSIQUE ORIGINALE ET INTERPRÉTATION : GABRIEL AFATHI
DRAMATURGIE : SARAH CILLAIRE / SCÉNOGRAPHIE : EMMANUELLE
DEBEUSSCHER / COSTUMES : CÉCILE CHOUMILOFF / MAQUILLAGE :
MARION BIDEAUT / LUMIÈRE : PASCALE RENARD / SON : ANTHONY
DASCOLA / PRODUCTION : GALLANE DECERLE

MUSIQUE CLASSIQUE
DURÉE 1H20

Conçue entre 1901 et 1902, la Symphonie n° 5 explore un large éventail d'émotions allant de la tourmente à la sérénité, reflétant par là même les aspirations du compositeur lors de son écriture. Elle s'ouvre avec Trauermarsch sur une impressionnante sonnerie de trompette ; un air aux tonalités dramatiques et inquiétantes, évoquant sa propre « marche funèbre » et la lente agonie générée par sa terrible affection. Sachez cependant que c'est bien le troisième mouvement, au caractère joyeux, que l'artiste a écrit en premier. À cette époque, l'homme solitaire et déprimé vient tout juste de croiser le chemin de celle qui deviendra son épouse douze mois plus tard. Cet adagietto serait même, d'après l'entourage de l'artiste, un geste d'amour spécialement écrit pour elle ! Au fur et à mesure, la symphonie nous transporte ainsi à travers des paysages sonores riches et variés, alternant entre des moments de désespoir tourbillonnant et des passages de tendresse et de consolation. Enfin, elle se clôt par un glorieux final qui représente le triomphe de Mahler face à la maladie, et un pied de nez à la fatalité.

PROGRAMME
Gustav Mahler : Symphonie n° 5
OEuvre mystère
DIRECTION : JEAN-FRANÇOIS VERDIER

INSTALLATION, ARTS SONORES, SÉANCE D'ÉCOUTE
DURÉE 50 MINUTES
GRATUIT
En s'inspirant d'une histoire vraie, Judith Bordas et Annabelle Brouard ont conçu une cabine pour parler aux morts ; une installation profondément poétique invitant à l'écoute de l'invisible, à la mémoire de celles et ceux qui ne sont plus là. Peu de temps après le tsunami qui a frappé le nord du Japon en 2011, un homme a érigé une cabine téléphonique dans son jardin pour communiquer avec ses proches disparus, face à un combiné relié au vent. En partant de cet émouvant fait divers, les réalisatrices sonores et metteuses en scène Judith Bordas et Annabelle Brouard ont imaginé La Cabine du vent, un dispositif dessiné pour permettre ces « dialogues transparents entre morts et vivants ». Micro à la main, les deux artistes partent à la rencontre des habitants du territoire de Montbéliard afin de mener des entretiens, des ateliers d'écriture et questionner la façon dont nos défunts continuent de vivre à travers nous. La Cabine du vent devient alors un point de rencontre pour les participants qui peuvent y déposer des témoignages, à l'écrit ou à l'oral. En cherchant ce « presque rien » où se nichent les histoires, les deux artistes aboutissent à une création sonore originale où les frontières entre réel et imaginaire se brouillent. Présentée au printemps
lors d'une écoute collective.

CONCEPTION, RÉALISATION ET ÉCRITURE : JUDITH BORDAS ET ANNABELLE BROUARD
SCÉNOGRAPHIE : AMANDINE FONFRÈDE ET STÉPHANIE MATHIEU / CONSTRUCTION : HERVÉ DUBOIS, JEAN-MICHEL SITTLER (DIT GABI)
PRODUCTION : MA SCÈNE NATIONALE SOUTENU PAR PAYS DE MONTBÉLIARD AGGLOMÉRATION DANS LE CADRE DU LABEL « CAPITALE FRANÇAISE DE LA CULTURE » 2024

Option Théâtre lycée cuvier

ARTS SONORES, SÉANCE D'ÉCOUTE
DURÉE 1H30
GRATUIT

Après le théâtre antique de Mandeure en 2023, MA a choisi un autre site mémorable du Pays de Montbéliard, le fort du Mont-Bart, pour organiser la deuxième édition de MA NUIT DE LA RADIO. Venez profiter de ce moment exceptionnel d'écoute collective pour découvrir Mythes - Podcast, La Collection, l'une des productions incontournables de la Capitale française de la culture, qui met en lumière quatre marqueurs de l'identité de notre territoire. Quel est le point commun entre une automobile, une race de bovin, l'une des plus anciennes charcuteries de France et un ballon rond ? Celui d'être les emblèmes de tout un pays. La 205, la montbéliarde, le FC Sochaux-Montbéliard et la saucisse appartiennent à l'histoire du nord-est de la Franche-Comté et sont les véritables symboles nationaux d'une région dont la plus grande ville ne dépasse pas les vingt-six mille habitants. Comment en parler et créer une oeuvre sonore, fictionnelle ou documentaire, le temps d'une année où le Pays de Montbéliard et la culture ne font qu'un ? C'est la commande passée par MA à quatre créatrices et créateurs complices de la scène nationale. Mythes - Podcast, La Collection donne la parole aux gens et participe au récit de cette terre à saisir autrement.

SOUTENU PAR PAYS DE MONTBÉLIARD AGGLOMÉRATION DANS LE CADRE DU LABEL « CAPITALE FRANÇAISE DE LA CULTURE » 2024